Quand je vois les enfants travailler sur leur rédaction le dimanche soir, je compatis. Plan, intro, conclusion, ratures, fautes d’orthographe... le cauchemar.
Heureusement pour eux, ce temps ne dure pas : très vite, ils découvriront que la rédaction, c'est bon pour les loosers qui finissent chef de rayon chez Carrefour avec leur Bac L et un Deug de lettres en poche. Les winners font des maths, de la physique, de l'informatique.. que des matières utiles à la société.
A mon époque, le média en vogue est la télévision. Elle nous parle, on l'écoute. Plus tard, en école d'ingénieur, on nous apprend la présentation PowerPoint, ou comment convaincre son auditoire en 10 slides comportant chacun uniquement des mots-clefs et/ou des images percutantes.
Avec les années 2000, le web fait son entrée dans les foyers... et les entreprises. Hors, pour faire un site web, il faut savoir écrire, et parfois même dessiner. Pas de bol : les matheux, seuls capables de programmer pour le web, ne sont pas des pros de la rédaction, et encore moins des artistes. La majorité d'entre eux est nulle en français, matière qu'ils laissent volontiers aux "Littéraires". Quant à faire du marketing pour délivrer un message au travers du web, essayez juste de prononcer ce mot tabou, l'effet est garanti. Qu'à cela ne tienne : on fera avec. Regardez les derniers sites issus de la "génération 2000", le niveau rédactionnel vous laissera sans voix.
Aujourd'hui, en 2011, c'est pire : le web est devenu un enjeu économique majeur, les moteurs de recherche ignorent royalement les balises métas bourrées de mot-clefs par les informaticiens naïfs et valorisent les contenus originaux. Pour assurer un meilleur référencement, on parle d'analyse sémantique, de phrases contenant des sujets, des verbes et des compléments. On cherche maintenant à gagner le coeur des consommateurs avec le web social, avec pour seules armes des idées et des mots. Ça ne vous rappelle rien ? La rédac' est revenue. Eh oui...